Le coup de gueule

 

Réseau Expressément Ralenti par José

Une fois n’est pas coutume. Une poignée d’irréductibles viennent de prendre en otages des milliers de passagers qui, pour la plupart, empruntent le RER A pour se rendre sur leur lieu de travail. Il est évident que cela ne viendrait à l’esprit de personne de prendre ce moyen de transport par plaisir ! D’ailleurs je n’ai guère goûté quelque plaisir que ce soit dernièrement en utilisant une des (rares) rames en circulation… Qui m’aime me suive…

Les quais de Vincennes sont bondés ; le train qui arrive aussi… Je passe mon tour. J’attends le prochain. Enfin quand je dis attendre cela signifie, je prends mon mal en patience, j’espère, puis au moment d’invoquer le ciel, voilà, ô miracle, le train suivant qui, hélas, est plein à craquer. Je suis, moi aussi, sur le point de craquer. Je prends mon courage à deux mains et me faufile entre deux passagers déjà extenués !! Le voyage me fait regretter les wagons troisième classe et les sièges en bois lorsque enfant je me rendais dans le sud de l’Italie voir mes grands-parents… Mais c’était, alors, les vacances avec le soleil, la mer et puis tout çà…

Revenons à nos wagons ! Le voyage est un calvaire, vous l’aurez compris ! Certains passagers sont résignés, d’autres trépignent dans le bref espace qui leur est consenti, d’autres enfin s’invectivent, pour un pied écrasé sans pouvoir en venir aux mains, faute d’espace toujours… Je me dis que tout n’est pas si terrible au fond : il fait bien chaud et je suis si bien entouré que je ne risque pas de tomber. Je suis sûr d’arriver au bureau en parfait état si jamais j’y arrive… Et j’y suis parvenu ! En une heure et 20 minutes ! Pour faire quatorze kilomètres. J’ai fait à peu près le même temps lors d’un semi-marathon l’été dernier ! Je crois que lors de la « prochaine interruption de travail d’une certaine catégorie du personnel » (c’est-à-dire toujours les mêmes) je chausserai mes « running » et avalerai les kilomètres au lieu d’avaler les sempiternels arguments fallacieux de personnes qui ne prétendent qu’à leur bien être (gagner plus, le service on s’en fout) au détriment de ceux qui n’ont que leurs yeux pour pleurer ou leurs pieds pour marcher.

José Zullo

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