Nova langue par José

 

L’amoureux des mots que je suis ne peut qu’être inquiet devant les tollés - plus ou moins de bonne foi – soulevés par les adeptes de la censure linguistique.


Le dernier exemple en date est la querelle ayant opposés Georges Freche à Laurent Fabius (et au parti socialiste entier par ricochet), le premier trouvant que le second n’avait pas l’ « air catholique ». Je ne souhaite pas rentrer dans une polémique dans laquelle le subjectif l’emporte sur l’objectif.


Ce qui m’inquiète, en réalité, c’est de voir des mots et/ou des expressions pour la plupart séculaires être déformés, dénaturés ou utilisés à des basses fin polémiques ou politiciennes.


Aurons-nous le droit demain de dire que le gardien de but a été « crucifié à trois reprises » ?


Pourra-t-on continuer à se gausser des « querelles de clochers » du Parti socialiste où chacune des sensibilités de ce mouvement « prêche pour sa paroisse » en attendant un « miracle » demain aux élections régionales (le grand chelem cher à « saint » Martine), et, après-demain, aux présidentielles – certains électeurs socialistes attendent le prochain président de leur bord comme le « messie » ? Sans oublier la « madone » Royal toujours prête à partir « en croisade » sous l’œil « inquisiteur » des éléphants.


Et quid des autres expressions telles que « baptême de l’air » ; « tête de premier communiant » ; « visage angélique » ; « silence de cathédrale » ; « parole d’évangile » et « donner le bon Dieu sans confession » et j’en oublie sans doute…. ?


Quant aux « religieuses » de ma boulangerie vincennoise favorite, elles n’ont qu’à bien se tenir.


Et moi qui ai toujours préféré m’adresser au « Seigneur plutôt qu’à ses saints », il me faudra revoir ma copie.


Je fais un vœu pieu (aie !) : celui de laisser la langue (quelle qu’elle soit) respirer.


Les mots naissent, vivent et meurent, comme toute chose en ce monde. Il ne faut pas pour autant les tuer avant l’âge sous prétexte de complaire à tout le monde.


J’invite tous ces pourfendeurs de mots « martyrs » à se plonger dans les pages du célèbre roman « 1984 » de George Orwell dans laquelle une nouvelle langue (novalangue) basique, sommaire, déshumanisée est instaurée afin de surveiller toutes les pensées et tuer la liberté d’expression.


Je suggère à tous ces « apôtres » du bien pensant de méditer ceci : « l’enfer est pavé de bonnes intentions ».

 

 

José

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