Les stages étudiants sauvés du péril


L’adage dit : « le mieux est l’ennemi du bien ».
En matière de stages pour les étudiants, ce dicton s’est vérifié.


Depuis pas mal d’années, certaines associations comme « Génération précaire » ou l’UNEF réclamaient que tous les étudiants effectuant des stages en entreprise soient payés. Il est clair que pour certaines entreprises, c’était le bon filon : les étudiants travaillant gratuitement se succédaient tout au long des années tout en étant reconnaissants. Comme le disent les associations, c’était le « jackpot » : des employés à bac plus 5 ou 6 mais pas ou peu rémunérés et consentants !


Depuis 2008, la rémunération des stages de plus de 3 mois à 30% du smic était obligatoire et récemment, la loi sur la Formation professionnelle d’octobre 2009 a ramené le délai à 2 mois...
Pour éviter les abus, seuls les stages prévus dans un cursus universitaire seront dorénavant autorisés, et un décret en fixera les conditions.
Dès l’apparition de cette idée chère à Martin Hirsch, j’avais fait part de mes réticences. A trop réglementer les stages, on allait finir par obtenir l’effet inverse : les entreprises n’allaient plus prendre de stagiaires et un jeune diplômé ne pourrait plus tenter une expérience en entreprise avant de se lancer dans la vie professionnelle. Mon approche étant minoritaire, je m’étais tue.


Mais dès le mois de décembre, d’abord les Jeunes Pop puis le groupe Facebook « Touche pas à mon stage » qui regroupait plus de 4000 signataires m’avait alertée : les universités refusaient de délivrer des conventions de stages dans l’attente de ce fameux décret.

Résultat: des milliers d’étudiants en « stand by » qui ne pouvaient fournir aux entreprises qui les acceptaient, la fameuse convention (qui les exonère de cotisations sociales puisque les jeunes continuent à relever du système de la sécurité sociale étudiants).


Juste avant Noël, j’ai commencé à remuer tout le monde : d’abord Laurent Wauquier qui m’avait assurée pendant la discussion du texte que le décret répondrait à mes inquiétudes, puis Valérie Pécresse, Ministre des Universités puisque c’était au niveau des Facultés qu’il y avait blocage. Et dans la foulée, j’ai « harcelé » Martin Hirsch, et Christian Demuynck, Rapporteur de la « mission jeunes » au Sénat qui tous deux avaient voulu cette disposition. Sans compter mon efficace relais au Cabinet de Valérie Pécresse, Laurent Probst, membre de notre petite équipe rédactionnelle de cette newsletter.


Et c’est lui qui m’a ainsi annoncé fin janvier la bonne nouvelle : Valérie Pécresse venait d’écrire aux Présidents des universités pour les inciter à ne plus bloquer les étudiants. C’est un réel bonheur pour moi d’avoir pu débloquer en 5 à 6 semaines la situation ! Maintenant, je vais regarder de près le fameux décret, toujours pas sorti !

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