Réforme
des collectivités : la crédibilité des élus est en cause !
La
semaine passée, le Sénat a essentiellement travaillé sur le projet
proposé par la Commission Balladur. En effet, représentant les
territoires, c’est notre assemblée qui doit examiner en premier les
lois qui réforment nos institutions locales.
Nos
collectivités (Régions, départements et communes) sont dirigées par
450 000 élus locaux (dont plus de 90 % de bénévoles) et un
million de fonctionnaires territoriaux. Elles gèrent plus de 11 %
du PIB. Elles ont avant tout des fonctions de proximité importantes
pour le citoyen et sont très engagées auprès du monde associatif. On
comprend pourquoi l’annonce de leur réforme suscite un tel émoi !
Les
deux reproches majeurs qui leur sont faits : trop chères et trop
compliquées !
Il
faut relativiser le premier point, car si en vingt ans les dépenses ont
beaucoup augmenté c'est en grande partie dû au transfert de charges
que l'Etat à opéré vers les Collectivités, comme par exemple le RMI,
RSA, APA. Mais leur concurrence en matière de cofinancement des projets
est un des facteur de dépenses. En outre, chaque collectivité a sa
fiscalité directe propre, et même si chaque niveau est modeste, l’ensemble
aboutit maintenant à ce que bien des Français payent plus de taxe
d’habitation que d’impôt sur le revenu !
Trop
compliquées :
c’est vrai. Mais comment pourrait-il en être autrement quand le
suffrage universel généralisé aux trois niveaux en 1982 attribue une
compétence universelle de fait à chacun, entraînant ainsi la
concurrence et souvent la confusion ?
C’est
pourquoi le Président de la République a décidé de réformer les
structures. La mission à Edouard Balladur tente, dans son projet, de
maintenir l’esprit de proximité
et la dynamique des territoires.
La
réforme repose sur deux principes simples
:
·
Instituer deux catégories d’élus locaux ( locaux et régionaux)
et deux couples territoriaux : communes et intercommunalités,
d’une part, départements et Régions, d’autre part.
·
La spécialisation, à laquelle seules échapperaient les
communes : Départements, Régions et grandes villes cesseraient ainsi
de se concurrencer inutilement. Mais comme il faut une exception pour
confirmer la règle, dix à quinze métropoles seraient créées. Au
premier rang d’entre elles Paris et sa proche banlieue.
Naturellement,
chacun est pour la réforme, tant qu’elle concerne les autres !
Modifier
les structures locales et régionales signifie aussi toucher aux élus
et au système électif. La Gauche, qui a pourtant participé au Comité
Balladur crie à la manipulation électoraliste, les Départements et
les Régions qui sont incités à se regrouper et à abandonner leur
principe de "compétence générale" s'y opposent, parfois
avec une même véhémence à droite et à gauche !
Pourtant,
une telle réforme serait gagnante pour tous. Les 4 000 conseillers généraux
et 2 000 conseillers régionaux devront se remettre en cause, accepter
d’évoluer ; ils seront demain moins nombreux mais plus
professionnels, plus disponibles et ne travailleront plus seulement pour
une chapelle locale.
La
semaine dernière, lors du Conseil politique de l’UMP auquel
j’assistais après le débat au Sénat, Xavier Bertrand, Jean-Pierre
Raffarin ont été heureusement clairs : il faut que la réforme se
fasse, certes, dans la concertation et la réflexion, mais elle doit
aboutir. C’est une réelle volonté politique de notre mouvement.
Dominique Perben et J Courtois sont d’ores et déjà partis dans les départements
expliquer les grandes lignes, écouter élus et militants afin
d’amender si nécessaire le projet afin que fin mai, l’UMP apporte
sa contribution.
Pour
ma part, j’estime que si cette réforme est enlisée, les élus
perdront définitivement leur crédibilité et le peu de confiance que
la population leur gardait encore !
Sur ce thème encore,
la presse a dit n’importe quoi. La demi-part supplémentaire pour les
parents élevant seuls leur(s) enfants(s) n’est pas supprimée. Ce qui
a été remis en cause c’est la disposition qui octroyait à vie cette
demi-part sans aucune condition de délai, et sans avoir réellement élevé
seul ses enfants. Le système était si bien conçu qu’il suffisait
d’avoir un jour divorcé ou d’être veuf pour pouvoir déduire cette
demi part, quel que soit l’âge même très avancé des enfants :
une personne devenue veuve ou divorcée pouvait se voir attribuer ½
part supplémentaire même si son fils avait 40 ou 50 ans et son propre
foyer fiscal (je connais des cas )
Sans compter les petits malins qui se séparaient officiellement
seulement pour bénéficier de ces avantages pas contrôlés par
l’administration fiscale.
Dorénavant, lorsque
les enfants ont quitté le domicile familial et ont leur propre foyer
fiscal, seules les personnes ayant élevé seules pendant 5 ans leurs enfants continueront à pouvoir bénéficier de cet avantage. Un conseil :
gardez bien vos feuilles d’impôts pour le prouver !
Autre mesure
à noter : le crédit d’impôt “développement
durable” pour encourager les économies d’énergie est prolongé
jusqu’en 2013 et est étendu aux propriétaires désireux de louer
leur bien, alors qu’il ne concernait jusqu’à présent que les
propriétaires occupants. Il s’étend désormais aux frais de main
d’oeuvre pour les travaux d’isolation de parois
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